Un autoportrait d'Aurélie Filippetti

Je suis née le 17 juin 1973 à Villerupt, au cœur du Pays-Haut lorrain. J'y ai vécu en permanence jusqu'à l'âge de 20 ans. J'ai grandi face à l'usine de Micheville où mon oncle Simon a longtemps travaillé. Nous habitions à Audun-le-Tiche, dont mon père, Angel Filippetti, est devenu maire en 1983 (PCF). Depuis l'âge de 14 ans, il était mineur de fer, et, militant syndical, il est devenu délégué mineur à la mine de Tressange avant d'être placé en invalidité après un cancer du poumon. C'était en 1984. Il s'est alors beaucoup battu pour que ce cancer soit reconnu comme maladie professionnelle, en vain...

Ma famille est d'origine italienne comme une bonne partie des habitants du Pays-Haut. Pendant la guerre, mon grand-père paternel et deux de ses deux frères ont été arr'tés au fond de la mine d'Audun le Tiche et déportés pour faits de résistance. Ils appartenaient à un groupe de Résistants bien connu en Lorraine (aussi bien en Lorraine occupée que du côté resté français) : le groupe "Mario". Il s'agissait d'ouvriers pour la plupart immigrés qui organisaient un grand nombre d'actions et de communications de part et d'autre de la frontière du Reich.

Ma mère a fait sa scolarité à l'internat pour filles de « la caserne » à Longwy. Elle commença à travailler à 16 ans comme secrétaire au lycée Alfred Mézières de Longwy avant d'aller vivre à Villerupt. Le père de ma père était lui aussi italien. Il était ouvrier sur des chantiers et il est mort pendant la Guerre des suites d'un accident du travail. Ma grand-mère maternelle était alsacienne.

J'ai fait mes études secondaires au collège Emile Zola d'Audun-le-Tiche puis au lycée Georges de la Tour de Metz où j'ai passé mon Bac en 1990. J'ai choisi de faire mes classes préparatoires aux Grandes Ecoles à Metz, dans le même lycée, et non pas à Paris, où partaient beaucoup d'élèves. J'ai réussi le concours de l'Ecole Normale Supérieure de Fontenay St Cloud, raison pour laquelle je suis finalement partie vivre à Paris. J'ai ensuite obtenu l'agrégation de Lettres classiques en 1995. J'ai vécu un an aux Etats-Unis en 1996/97.

j’ai été affectée pendant quelques années dans des établissements de la banlieue parisienne, tout en restant très attachée à la Moselle, où vit la majorité de ma famille.

De 2001 au 21 avril 2002, j'ai eu la chance de travailler au cabinet d'Yves Cochet, alors Ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire où j'ai travaillé sur les dossiers de l'environnement et du développement durable.

J'ai raconté la vie du Pays-Haut lorrain dans un livre paru en 2003, "Les Derniers Jours de la Classe ouvrière" (Stock). Ce livre fut le fruit d'un travail d'écriture et de recueil de témoignages qui a duré cinq ans, et une immense fierté pour moi que de contribuer à faire mieux connaître l'histoire dramatique de notre région, des mines et de la sidérurgie, de l'immigration et de la culture populaire.

Mon deuxième roman, "Un homme dans la poche", est paru en mars 2006 chez Stock. Je suis profondément ancrée à gauche, et je pense que les questions d'environnement et d'écologie sont le plus grand défi que nous aurons à relever au cours du 21e siècle. Je suis également partisane de la 6e République, et opposée au cumul des mandats.

Après avoir quitté les Verts, pour lesquels j'avais mené plusieurs combats électoraux à Paris dans une circonscription où la justice a constaté des pratiques électorales contestables de la part du député-maire, j'ai été membre de l'équipe de campagne de Ségolène Royal pour la campagne des présidentielles. J’étais chargée plus particulièrement des dossiers sociaux et de la culture.

Je suis maman d'une petite fille de 9 ans.